Saïed: Les conditions du FMI, une allumette près d'une poudrière
Un appel téléphonique a eu lieu, ce samedi 3 juin 2023, entre le président de la République, Kais Saïed et son homologue français, Emmanuel Macron; un appel durant lequel les deux chefs d’Etats ont examiné les relations bilatérales entre les deux pays et les moyens de leur développement.
Selon un communiqué de la présidence de la République, l’entretien téléphonique a constitué une occasion pour évoquer d’autres dossiers, surtout celle de la migration irrégulière.
Le président Saïed a ainsi insisté sur le fait que les solutions ne peuvent pas être uniquement sécuritaires. "L’expérience a montré qu’elle n’est pas efficace", a-t-il notamment dit. Et d'ajouter que la Tunisie n’est plus une zone de transit mais une destination pour plusieurs migrants, venus s’y installer de manière irrégulière.
Le chef de l’Etat a expliqué qu’il est primordial de ne pas traiter uniquement les causes et les conséquences. C’est pourquoi il a appelé à l’organisation d’une réunion avec la participation de tous les pays concernés par ce sujet, que ce soit de la rive-nord ou sud de la Méditerranée.
Par ailleurs, les deux présidents ont évoqué les difficultés économiques et financières vécues par la Tunisie, à cause des mauvais choix durant les dernières décennies, surtout celle d'après 2011, en plus du phénomène de la corruption et du détournement des fonds du peuple tunisien à l’étranger.
La présidence de la République a ajouté que l’entretien téléphonique a permis aussi au chef de l’Etat d’expliquer sa position, concernant les négociations avec le Fonds monétaire international (FMI), dont il a comparé à "une allumette craquée près d'une poudrière".
Il a, dans ce sens, rappelé les événements dramatiques qui ont fait une centaine de martyrs, le 3 janvier 1984, lorsque le gouvernement a décidé de lever les subventions sur les céréales et dérivés. "La paix civile n’a pas de prix", a-t-il noté.
Saïed a précisé qu’il est possible de présenter une autre proposition qui se base sur l’imposition de taxes pour ceux qui n’ont pas besoin de la caisse de compensation, afin de parvenir à l’égalité espérée.
Saïed a, par ailleurs, affirmé que pour parvenir à une justice entre les états, il faut aussi des relations internationales et humaines qui permettent d’atteindre une nouvelle étape de l’histoire avec plus d'égalité, de liberté, de sécurité et de paix.